Le mardi 1er septembre 1959 : À 8 h 30, nous partons pour St. Albans. Les frères Raymondien (Hervé Goulet) et Cécilius de la Nouvelle-Angleterre sont ici et doivent partir demain matin (pour Rome?) Nous avons une « petit prise d’habit ».
Le jeudi 3 septembre 1959 : Panne d’essence en allant à la messe. Nous arrivons plutôt pour la messe de 7 h 30 que pour celle de 7 h.
Le samedi 5 septembre 1959 : Avec cinq frères et le professeur nouvellement arrivé, je me rends à Luton pour voir une partie de football. C’est très intéressant; plusieurs ressemblances avec le hockey. Le gardien en couvre grand! Résultat : 0 à 0!
Le vendredi 11 septembre 1959 : Avec le frère Marcel et le frère Florian, je pars pour Londres par le train de 7 h. Nous allons à la messe à l’église du Cœur Immaculé, Brompton Road. Je vais ensuite au fameux Tower Bridge, puis je visite les Tours avec la salle des joyaux de la couronne.
Après dîner, nous allons au British Museum où nous voyons le codex Sinaiticus et le codez Alexandrinus. J’ai regardé avec intérêt certains manuscrits de Mozart, Haendel, Berlioz, Dvorak, Wagner.
Nous allons souper à notre maison de pension : une demi-heure de bus no 9, près du pont Hammersmith. Après souper, nous allons au cinéma Warner pour voir le film The Nun’s Story :
Très émouvant, touchant, bouleversant parfois… Nous en avons discuté plusieurs fois tous les trois.
Le samedi 12 septembre 1959 : À 10 h 30, nous nous rendons au parlement : visite très intéressante avec de bonnes explications. Avec le frère Marcel, je me rends à un magasin de musique Georges Street. Bernique! Il fallait se rendre à St. Georges Street.
À 14 h 30, nous assistons à MY FAIR LADY au théâtre Royal : merveilleux, richesse des costumes, opulence du décor, célérité dans le changement du décor, musique fort agréable (et bien connue parce que nous l’avions sur disque à Mascherone).
À 17 h 30, nous nous rendons au Trafalgar Square où nous nous reposons un peu. À 18 h 50, je prends le chemin du retour. Les deux autres iront demain à Cantorbury. J’arrive à St. Albans vers 20 h. Fido (le sympathique petit chien) est joyeux. Les frères de la maison sont partis depuis ce matin pour quelques jours de vacances sur une île en face de Southampton.
Le lundi 14 septembre 1959 : Je me rends à la messe à pied. J’écris au frère Jean-Pierre qui se trouve à Albano. Magnifique température. Les frères de la maison arrivent vers 23 h.
Le mardi 15 septembre 1959 : Lever tardif. Messe à 7 h 30. Les frères préparent fiévreusement leur classe. Je peinture une moulure dans la classe du frère Peter.
Le jeudi 17 septembre 1959 : À 9 h, 220 élèves dont 80 nouveaux se réunissent pour connaître leurs professeurs et rentrer en classe. Je m’occupe du restaurant (entendons par là un simple comptoir où l’on vend des friandises). Ah! l’argent anglais! Nous avons de la difficulté à comprendre certains clients.
Le vendredi 18 septembre 1959 : Première journée complète de classe. Dans l’après-midi, le frère Marcel enseigne l’anglais et le frère Florian, la religion, en remplaçant le frère Felix qui se rend à Londres. Je m’occupe du restaurant et je commence à mieux comprendre.
Le samedi 19 septembre 1959 : Cet avant-midi, j’ai lu dans « Le silence de Dieu dans la littérature contemporaine » de Barjon, s.j. J’ai fait un peu de philo avec Sertillanges.
Le mercredi 23 septembre 1959 : Je joue au tennis avec le frère Florian après dîner. Tous les élèves sont en activités sportives. Le frère Ambroise s’absentant, je le remplace dans KELLS pour le départ des enfants.
Le jeudi 24 septembre 1959 : Je finis de peinturer la petite clôture qui borde le chemin de l’entrée.
Le vendredi 25 septembre 1959 : En après-midi, j’aide le frère Alfred à mettre du papier goudronné derrière la chapelle pour couper le vent et le froid.
Le samedi 26 septembre 1959 : Nous nous consultons tous les trois (Marcel, Florian et moi)
sur l’itinéraire de notre voyage vers Rome. En après-midi, je joue au tennis. En simple, j’ai gagné un set contre le frère Florian.
Le lundi 28 septembre 1959 : Au dîner, le frère Directeur (brother Eugene) nous annonce la fondation prochaine d’une paroisse dans cette région du collège. Le cardinal demande que nous hébergions le futur curé. Il logera probablement au « lounge » (petite maison située à l’entrée de la propriété). Le frère Alfred et moi commençons à faire de la propreté dans ce « salissime » coin.
Le mardi 29 septembre 1959 : Je cire le plancher de la chambre du curé et j’installe son lit.
Le mercredi 30 septembre 1959 : Le frère Marcel se rend à Londres pour acheter nos billets de chemin de fer. Il achète aussi plusieurs extraits de MY FAIR LADY. Le frère Florian enseigne « les belles-lettres » à trois petits écoliers en retard dans ce domaine.
Le jeudi premier octobre 1959 : Le frère Marcel doit retourner à Londres : sa montre est retenue aux douanes. Je m’occupe du restaurant.
Le vendredi 2 octobre 1959 : Avec le frère Marcel, je prends quelques photos. Nous allons ensuite visiter l’Abbaye. Nous achetons une boîte de balles de tennis pour en faire cadeau aux frères. Je me rends aussi voir l’église St. Michael. En bicyclette, je me rends au terrain de football pour voir les jeunes tenir un exercice.
Le samedi 3 octobre 1959 : Je lave un peu de linge et fais la propreté de ma chambre et de la salle de bain. Après dîner, nous essayons nos balles de tennis. Avec le frère Victor, je gagne 2 sets 9-7 et 6-3 (on se croit à Rolland Garros ou à Wimbledon ah! ah!). Après la prière du soir, nous avons une petite fête. Nous avons beaucoup de plaisir à conter des histoires.
Le dimanche 4 octobre 1959 : Après déjeuner, photo d’adieu et salutations. Le frère Victor vient nous conduire à la gare Victoria et il nous est d’un précieux secours. Le train part à 10 h. pour Douvres. Nous prenons le bateau INVICTA pour Calais. Nous y accostons vers 14 h 15. Nous prenons le train pour Lille. À 17 h 45, nous prenons celui de Tourcoing. Un monsieur, ancien séminariste chez les Pères Blancs, nous conduit chez les frères. Nous sommes bien accueillis. Après souper, nous donnons la main aux juvénistes : ils sont 24 jeunes pleins de vie.
Le lundi 5 octobre 1959 : En avant-midi, le frère Noël, recruteur, nous conduit à Vimy au monument des Canadiens morts au cours de la première guerre mondiale. Nous avons visité les tranchées et les souterrains. C’est vraiment émouvant. Il y eut 60,000 morts parmi les soldats canadiens.
En après-midi, nous visitons la Trappe du Mont-des-Cats. Nous visitons la fromagerie, l’industrie du gaz provenant du fumier, le cimetière, le réfectoire, la salle du chapitre et la chapelle conventuelle. Nous avons vu l’original du tableau « St Joseph et l’Enfant Jésus » du frère Marie-Bernard. Nous allons ensuite à Ypres, en Belgique. Nous visitons la cathédrale où Jansénius fut enterré; elle fut entièrement refaite après la première guerre mondiale.
Le frère Florian et le frère Marcel partent ce soir pour Zurich.
Le mardi 6 octobre 1959 : Je prends le train de 8 h pour Paris. J’ai une chambre à Jean-Dolent. Je rencontre le frère Roger d’Arthabaska, le frère Louis-Omer, le frère Fernand de Granby et les frères Camille et Étienne.
Le mercredi 7 octobre 1959 : Cet après-midi, je vais au salon de l’automobile. Quelles belles voitures! J’ai vu la FALCON (dernière-née de Ford à cette époque, si je ne m’abuse) et la CORVAIR (dernière-née de Chevrolet, toutes deux dites petites voitures).
Le jeudi 8 octobre, 1959 : Hier soir, je suis allé voir « Les pêcheurs de perles » de Bizet à l’opéra-comique. Ce soir, avec le frère Roger, je vais à la comédie pour voir « L’école des femmes » et « L’impromptu de Versailles ».
Le samedi 10 octobre 1959 : Ce matin, j’ai acheté mon missel FEDER et j’en suis bien content.
Le dimanche 11 octobre 1959 : À 21 h, nous avons une petite réunion chez le frère Étienne. Je leur fais mon au-revoir.
Le lundi 12 octobre 1959 : À 8 h 07, en route pour Rome. J’avais un billet pour passer par la Suisse. Le train ayant été divisé à cet effet à Dijon, il arriva que j’étais demeuré dans celui qui passe par Modane-Turin. Tout s’est bien arrangé. Dîner succulent à bord, mais cher! Quels beaux paysages dans les Alpes alors que le soleil nimbe de gloire les sommets neigeux des pics.
Le mardi 13 octobre 1959 : À 5 h 30, arrivée à Rome. À 6 h, je suis à la maison. Joie de saluer mes confrères arrivés vendredi dernier. Repos…
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